Exécution des contrats

Doing Business mesure le temps, le coût pour la résolution d'un litige commercial par un tribunal de première instance ainsi que l’indice relatif à la qualité des procédures judiciaires qui évalue si chaque économie a adopté une série de bonnes pratiques qui favorisent la qualité et l'efficacité du système judiciaire. Les données sont recueillies par l'étude des codes de procédure civile et autres règlements des tribunaux ainsi que par des questionnaires complétés par des avocats et des juges locaux.

Le classement des économies au regard de la facilité d'exécution des contrats est déterminé en triant leurs scores pour l'exécution des contrats. Ces scores sont la moyenne simple des  scores  de chacun des indices qui le composent.

Efficacité de la résolution des litiges commerciaux

Les données sur le temps et le coût correspondent à l'évolution, étape par étape, d’un litige commercial. Les données sont recueillies pour un tribunal spécifique pour chaque ville couverte, selon les hypothèses de l’étude de cas décrit ci-dessous. Le « tribunal compétent » est celui qui a juridiction sur les litiges d'une valeur de 200% du revenu par habitant ou 5000 $, selon la valeur la plus élevée. Lorsque plus d'un tribunal dispose d’une compétence initiale pour traiter d’affaires comparable à l'étude de cas standardisée, les données sont recueillies sur la base du tribunal qui serait utilisé par les parties dans la majorité des cas. Le nom du tribunal compétent dans chaque économie est publié sur le site Doing Business à l'adresse suivante : http://www.doingbusiness.org/data/exploretopics/enforcing-contracts. Les données et le nom du tribunal compétent sont également recueillis pour la deuxième plus grande métropole d'affaires dans 11 économies.

Hypothèses relatives au litige

•  Le montant du litige est égal à 200% du revenu par habitant du pays ou 5.000 $, selon la valeur la plus élevée.

•  Le litige porte sur une transaction légale entre deux entreprises (Vendeur et Acheteur), toutes les deux situées dans la plus grande métropole d'affaires de l'économie (les données sont également recueillies pour la deuxième plus grande métropole d'affaires dans 11 économies). Conformément au contrat, la transaction porte sur la vente de meubles faits sur mesure à l’Acheteur pour une valeur égale à 200% du revenu par habitant du pays ou 5.000 dollars, selon la valeur la plus élevée. Après la livraison de la marchandise, l’Acheteur refuse de payer le prix du contrat en arguant que les marchandises ne sont pas de bonne qualité. Comme ces meubles ont été faits sur mesure, le Vendeur ne peut pas les vendre à quelqu'un d'autre.

•  Le Vendeur (le demandeur) engage une action en justice contre l’Acheteur (le défendeur) pour recouvrer le montant de la valeur des biens. Le litige est porté devant le tribunal situé dans la plus grande métropole d'affaires de l'économie, compétent pour connaître des affaires commerciales d'une valeur égale à 200% du revenu par habitant ou 5.000 dollars, selon la valeur la plus élevée (les données sont également recueillies pour la deuxième plus grande métropole d'affaires dans 11 économies).

•  En compensation du litige, le Vendeur décide de saisir les biens mobiliers de l'Acheteur (par exemple, matériel de bureau et véhicules) afin d’éviter que l’Acheteur ne dissimule ses biens ou se rende insolvable d’une autre manière.

•  Le litige est contesté sur le fond car l'Acheteur prétend que la qualité de la marchandise n'était pas adéquate. Dans la mesure où le tribunal ne peut trancher l'affaire sur la base de preuves documentaires ou titre légal, un avis d'expert est donné sur la qualité des biens. En fonction de la pratique la plus courante de l’économie, le juge ou les parties désigneront un expert indépendant. Si cette charge revient aux parties, chacune d’entre elles aura la possibilité de désigner l’expert de leur choix. Cependant si c’est le juge qui est habituellement chargé de désigner un expert, aucun témoignage opposé à celui de l’expert désigné par le juge ne sera permit.

•  Une fois l'avis de l'expert rendu, le juge décide que les marchandises livrées par le Vendeur étaient de qualité adéquate et que l'Acheteur doit payer le prix du contrat. Il rend ainsi un jugement définitif qui est 100% en faveur du Vendeur.

•  L’Acheteur ne fait pas appel du jugement. Le Vendeur décide d’entamer l'exécution du jugement dès que le délai légal pour interjeter appel est épuisé.

•  Le Vendeur prend toutes les mesures nécessaires pour une exécution rapide du jugement. Le montant dû est collecté avec succès grâce à une vente publique des biens meubles de l'Acheteur (par exemple, équipements de bureau et véhicules). Il est supposé que l'Acheteur n'a pas d'argent sur son compte bancaire, ce qui rend impossible l'exécution du jugement par une saisie sur ses comptes.

Délais

Les délais, exprimés en jours calendaires, couvrent la période entre le moment où le Vendeur décide d’intenter une action en justice jusqu'au règlement du litige. Ce délai comprend à la fois les jours d’audience et les périodes d’attente entre les différentes phases du procès.

La durée moyenne des différentes phases de la résolution d’un litige est comptabilisée de la façon suivante : (i) dépôt et service, (ii) procès et jugement, et (iii) exécution du jugement. Les délais sont mesurés compte tenu des hypothèses de l'étude de cas détaillées ci-dessus et uniquement vis-à-vis des affaires traitées devant le tribunal compétent. Les délais sont évalués dans la pratique, indépendamment des délais fixés par la loi s’ils ne sont pas respectés dans la majorité des cas.

La phase de dépôt et service comprend : 

•  Le temps pour le Vendeur d'essayer d'obtenir un paiement extrajudiciaire par le biais d'une lettre de demande non litigieuse, qui inclus le temps de préparer la lettre et le délai fourni à l'Acheteur pour se conformer à ses obligations. 

•  Le temps pour un avocat local de rédiger la plainte initiale et rassembler toutes les pièces justificatives nécessaires au dépôt, ce qui peut inclure l'authentification ou la notarisation de ces pièces le cas échéant. 

•  Le temps nécessaire pour déposer la plainte au tribunal.

•  Le temps pour servir l’Acheteur, ce qui inclus le temps pour le tribunal de traiter la plainte et les délais d'attente entre les tentatives infructueuses de service, si plus d'une tentative est habituellement requise.

La phase de procès et jugement comprend : 

•  Le temps écoulé entre l’instant où l'affaire est signifiée à l'Acheteur et le moment où une conférence préparatoire au procès est tenue, si les conférences préalables au procès font parties des techniques de gestion de cas utilisées par le tribunal compétent.

•  Le délai entre la conférence préparatoire au procès et la première audience, si les conférences préalables au procès font parties des techniques de gestion de cas utilisées par le tribunal compétent. Sinon, le délai entre le moment où l'affaire est signifiée à l'acheteur et le moment où la première audience est tenue.

•  Le temps de compléter toutes les étapes du procès, ce qui inclus l'échange des mémoires et des preuves, les multiples audiences, le temps d'attente entre ces audiences, et le délai nécessaire à l’obtention d'une opinion d'expert.

•  Le temps pour le juge de rendre un jugement définitif, une fois la période d’échange de preuves et d’arguments terminée.

•  Le délai pour interjeter appel.

 

La phase d'exécution du jugement comprend :   

•  Le temps d’obtenir une copie exécutoire du jugement et contacter le bureau d'exécution compétent.

•  Le temps de localiser, identifier, saisir et transporter les biens mobiliers de la partie perdante (y compris le temps nécessaire pour obtenir une ordonnance du tribunal pour saisir les biens, le cas échéant).

•  Le temps d’annoncer, organiser et tenir la vente aux enchères. Si plus d'une vente aux enchères est généralement nécessaire pour recouvrer complètement la valeur de la demande dans un cas comparable à l'étude de cas standardisée, le temps entre plusieurs tentatives d'enchères est pris en compte.

•  Le temps pour la partie gagnante de récupérer complètement la valeur de la demande une fois la vente aux enchères complétée avec succès. 

Coût

Le coût est exprimé en pourcentage du montant de la demande, soit l’équivalent de 200 % du revenu par habitant ou 5.000 dollars, selon la valeur la plus élevée. On relève trois types de coûts : les honoraires moyens d’avocats, les frais de justice, et les frais d’exécution.

Les honoraires moyens d’avocats sont ceux que le Vendeur (demandeur) doit verser en acompte à un juriste local qui représentera le vendeur dans le cas d’étude standardisé, indépendamment de leur éventuel remboursement final. Les frais de justice comprennent tous les frais de justice que le Vendeur (le demandeur) doit verser en acompte au tribunal, indépendamment des frais finaux à la charge du Vendeur. Les frais de justice comprennent le montant que les parties doivent payer pour obtenir l’avis d'un expert, qu'il soit payé au tribunal ou directement à l'expert. Les frais d’exécution sont tous les frais que le Vendeur (demandeur) doit verser en acompte pour l’exécution du jugement par le biais d’une vente publique des biens meubles du défendeur, indépendamment du coût final à la charge du Vendeur. Les pots-de-vin ne sont pas pris en considération.

Qualité des procédures judiciaires

L’indicateur de qualité des procédures judiciaires mesure dans chaque pays, l’existence d’une série de bonnes pratiques au sein de l’appareil judiciaire et ce, dans quatre domaines : structure des tribunaux et procédures judiciaires, gestion des affaires, automatisation du système judiciaire et modes alternatifs de règlement des litiges.

Indicateur relatif à la structure des tribunaux et aux procédures judiciaires

Cet indicateur est constitué de cinq composantes :

•  Existence d’une juridiction spécialisée dans les affaires commerciales ou d’une section dédiée uniquement à la résolution des litiges commerciaux. Un score de 1,5 est attribué dans l’affirmative ; en cas contraire, le score est nul (0).

•  Existence d’un tribunal compétent et/ou d’une procédure simplifiée pour le règlement des petits litiges. Un score de 1 est attribué s’il existe un tribunal ou une procédure de ce type, si ce mécanisme est applicable à toutes les affaires civiles et si la loi plafonne la valeur des affaires qui peuvent être jugées au moyen de ce tribunal ou de cette procédure. Le point n’est attribué que si ce tribunal applique une procédure simplifiée ou si la procédure pour le règlement des petits litiges est simplifiée. Une note supplémentaire de 0,5 est attribuée si les parties peuvent se représenter elles-mêmes devant ce tribunal ou dans le cadre de cette procédure. À défaut de tribunal ou de procédure accélérée pour le règlement des petits litiges, le score est nul (0).

•  Possibilité de saisie conservatoire des biens meubles du défendeur sur requête du demandeur lorsque celui-ci a matière à craindre que ces actifs soient transférés hors de la juridiction ou dissipés d’une quelconque autre manière. Un score de 1 est attribué dans l’affirmative ; en cas contraire, le score est nul (0).

•  Attribution aléatoire et automatique des affaires aux magistrats du tribunal compétent. Un score de 1 est attribué si les cas sont attribués de façon aléatoire et automatisée ; il est de 0,5 si l’attribution est aléatoire, mais pas automatisée ; le score est nul (0) si l’attribution n’est ni aléatoire, ni automatisée.

•  Si le témoignage d’une femme a le même poids devant un tribunal que celui d’un homme dans tous les types de litiges civils, y compris ceux qui relèvent du droit de la famille. Un score nul (0) est attribué dans l’affirmative ; en cas contraire, le score est - 1.

L’indicateur va de -1 à 5, les valeurs les plus fortes indiquant une structure plus sophistiquée et plus rationnelle. En Bosnie-Herzégovine par exemple, une juridiction spécialisée dans les affaires commerciales a été mise en place (score de 1,5) et une section dédiée uniquement à la résolution de petits litiges où les parties sont autorisées à se représenter elles-mêmes (score de 1,5). Les demandeurs peuvent obtenir une saisie conservatoire sur les biens meubles du défendeur s’il y a lieu de craindre leur disparition au cours des poursuites (score de 1). Les affaires sont aléatoirement attribuées au moyen d’un système électronique de gestion des affaires (score de 1). Le témoignage d’une femme a le même poids devant un tribunal que celui d’un homme (score de 0). L’ajout de ces différentes notes permet d’attribuer à la Bosnie-Herzégovine un score de 5 sur l’indice relatif à la structure des tribunaux et aux procédures judiciaires.

Indicateur relatif à la gestion des affaires

L’indicateur de gestion des affaires comprend six composantes :

•  Définition, dans les lois ou réglementations applicables, de limites de temps pour au moins trois des événements judiciaires clés suivants : (i) procédure de signification ; (ii) première audience ; (iii) dépôt de la déclaration de la défense ; (iv) clôture de la période d’établissement de la preuve ; et (v) prononcé du jugement final. Un score de 1 est attribué si ces normes de service sont disponibles et respectées dans plus de 50 % des cas ; le score est de 0,5 si ces normes sont disponibles, mais non respectées dans plus de 50 % des cas ; le score est nul (0) si les normes de service couvrent moins de trois des événements judiciaires précités.

•  Existence de dispositions légales définissant le nombre maximum d’ajournements ou de renvoies pouvant être accordés, limitant ceux-ci aux circonstances imprévues et exceptionnelles, et d'un respect de ces dispositions dans plus de 50 % des cas. Un score de 1 est attribué si ces trois conditions sont satisfaites ; il est de 0,5 si deux des trois conditions sont satisfaites ; le score est nul (0) lorsqu’aucune de ces conditions n’est satisfaite ou l’une d’entre elles seulement.

•  Existence de  rapports accessibles au public permettant de mesurer la performance du tribunal compétent, de suivre l’évolution des affaires et de veiller au respect des normes de service. Un score de 1 est attribué si au moins deux des quatre rapports suivants sont mis à la disposition du public : (i) délai avant le prononcé du jugement (mesure du temps que le tribunal prend pour disposer de ses affaires); (ii) taux de résolution des affaires (mesure du nombre de cas résolus par rapport au nombre de nouveaux cas) ; (iii) ancienneté des affaires en instance (fournit une information sur tous les cas en attente selon le type de cas, l'ancienneté du cas, la dernière action accomplie et la prochaine action planifiée); et (iv) avancement des dossiers individuels (fournit une information sur le statut d'un seul cas). Un score nul (0) est attribué si un seul de ces rapports, voire aucun, n’est disponible.

•  Recours aux conférences préparatoires, entre autres méthodes de gestion des affaires utilisées par le tribunal compétent, et l’examen en pratique d’au moins trois des questions suivantes lors de ces conférences préparatoires : (i) planification des échéances, dont les délais de dépôt des requêtes et autres documents auprès du tribunal) ; (ii) complexité de l’affaire et durée prévue du procès ; (iii) possibilité de règlement amiable ou autres modalités de règlement des litiges ; (iv) échange des listes de témoins ; (v) preuve ; (vi) compétence et autres questions de procédure ; et (vii) réduction des points en litige. Un score de 1 est attribué si une conférence préparatoire est organisée par le tribunal compétent en vue de discuter au moins trois des questions précitées ; le score est nul (0) en cas contraire.

•  Existence d’un système de gestion électronique des affaires permettant aux magistrats du tribunal compétent d’effectuer au moins quatre des actions suivantes : (i) consulter les lois, les réglementations et la jurisprudence ; (ii) générer automatiquement un calendrier des audiences pour toutes les affaires inscrites au rôle ; (iii) envoyer des notifications (par exemple des courriels) aux avocats ; (iv) suivre le statut d’une affaire qui leur incombe ; (v) afficher et gérer les documents d’instance (conclusions, requêtes) ; (vi) faciliter la rédaction des jugements ; (vii) générer des ordonnances de manière semi-automatique ; et (viii) afficher les ordonnances et les jugements rendus dans une affaire donnée. Un score de 1 est attribué s’il existe un système de gestion électronique des affaires permettant aux magistrats d’effectuer au moins quatre des actions précitées ; à défaut, le score est nul (0).

•  Existence d’un système de gestion électronique des affaires permettant aux avocats d’effectuer au moins quatre des actions suivantes : (i) consulter les lois, les réglementations et la jurisprudence ; (ii) accéder aux formulaires à produire devant le tribunal ; (iii) recevoir des notifications (par exemple des courriels) ; (iv) suivre le statut d’une affaire ; (v) afficher et gérer les documents d’instance (conclusions, requêtes) ; (vi) déposer des conclusions et des documents auprès du tribunal ; et (vii) afficher les ordonnances et décisions rendues par le tribunal dans une affaire donnée. Un score de 1 est attribué s’il existe un système de gestion électronique des affaires permettant aux avocats d’effectuer au moins quatre des actions précitées ; à défaut, le score est nul (0).

L’indicateur va de 0 à 6, les valeurs les plus élevées signalant un degré croissant de qualité et d’efficience du système de gestion des affaires. En Australie par exemple, les normes de service pour au moins trois événements judiciaires clés sont incluses dans les instruments de procédure civile applicables et sont respectées dans plus de 50 % des cas (score de 1). La loi limite les ajournements aux circonstances imprévues et exceptionnelles, une règle qui est respectée dans plus de 50 % des cas (score de 0,5). Il est possible de générer des rapports sur délai avant le prononcé du jugement, le taux de résolution des affaires, et l’ancienneté des affaires en instance dans la juridiction compétente (score de 1). Les conférences préparatoires figurent au nombre des méthodes de gestion des affaires utilisées par la cour de district de New South Wales (score de 1). Un système électronique de gestion des affaires satisfaisant les critères précités est mis à la disposition des magistrats (score de 1) et des avocats (score de 1). L’ajout de ces notes permet d’attribuer l’Australie un score de 5,5 sur l’indice relatif à la gestion des affaires, à savoir le score le plus élevé qu’un pays peut obtenir au titre de cet indice.

Indicateur relatif à l’automatisation des tribunaux

L’indicateur d’automatisation des tribunaux est constitué de quatre composantes :

•  Possibilité de déposer la plainte initiale par voie électronique au moyen d’une plateforme dédiée (hors courriel ou télécopie) au sein du tribunal compétent. Un score de 1 est attribué dans l’affirmative si une telle plateforme est disponible et que les parties ne sont pas tenus d’effectuer un suivi avec une copie papier de la plainte ; le score est nul (0) en cas contraire. Le dépôt électronique est reconnu quel que soit le pourcentage d'utilisateurs, à condition qu'aucune interaction supplémentaire ne soit requise et que les praticiens locaux l'aient suffisamment utilisée pour pouvoir confirmer qu'il est pleinement fonctionnel.

•  Possibilité de signifier la plainte initiale au défendeur par voie électronique pour les affaires traitées par le tribunal compétent, au moyen d’une plateforme dédiée ou par courriel, télécopie ou par le service de messagerie (SMS). Un score de 1 est attribué dans l’affirmative si un service électronique est disponible et qu'aucune autre action n'est requise ; à défaut, le score est nul (0). Le service électronique est reconnu quel que soit le pourcentage d'utilisateurs, à condition qu'aucune interaction supplémentaire ne soit requise et que les praticiens locaux l'aient suffisamment utilisée pour pouvoir confirmer qu'il est pleinement fonctionnel.

•  Possibilité de règlement des frais de justice par voie électronique pour les affaires traitées par le tribunal compétent, au moyen d’une plateforme dédiée ou par des services de banque en ligne. Un score de 1 est attribué dans l’affirmative si les frais peuvent être payés par voie électronique et les parties ne sont pas tenus de faire un suivi avec une copie papier du reçu ou produire une copie estampillée du reçu ; le score est nul (0) en cas contraire. Le paiement électronique est reconnu quel que soit le pourcentage d'utilisateurs, à condition qu'aucune interaction supplémentaire ne soit requise et que les praticiens locaux l'aient suffisamment utilisée pour pouvoir confirmer qu'elle est pleinement fonctionnelle.

•  Mise à disposition publique des jugements rendus par les juridictions locales par publication au Journal officiel, dans la presse ou sur l’Internet. Un score de 1 est attribué si les jugements rendus dans les affaires commerciales à tous les niveaux d’instance sont mis à la disposition du grand public ; le score est de 0,5 si les seuls jugements accessibles au public sont ceux rendus en appel et par la cour suprême ; le score est nul (0) dans tous les autres cas. Aucun point n'est attribué si les jugements doivent être demandés individuellement par le tribunal ou si le numéro de dossier ou les détails des parties sont requis afin d'obtenir une copie d'un jugement.

L’indicateur va de 0 à 4, les valeurs les plus élevées signalant un degré croissant d’automatisation, d’efficience et de transparence du système judiciaire. En Estonie par exemple, l’acte introductif d’instance peut être déposé en ligne (score de 1), il peut être signifié au défendeur par voie électronique (score de 1), et les frais de justice peuvent également être réglés par voie électronique (score de 1). En outre, les jugements rendus dans les affaires commerciales par les juridictions de tous niveaux sont librement accessibles sur l’Internet (score de 1). L’ajout de ces notes permet d’attribuer à l'Estonie un score de 4 sur l’indice relatif à l’automatisation des tribunaux.

Indicateur relatif aux modes alternatifs de règlement des litiges

Cet indicateur est formé de six composantes :

•  Existence d’un texte de loi consolidé ou d’un chapitre/section consolidé du code de procédure civile régissant l’arbitrage dans les affaires commerciales intérieures et couvrant l’essentiel de ses aspects. Un score de 0,5 est attribué dans l’affirmative ; à défaut, le score est nul (0).

•  Si tous types de différends commerciaux – autres que ceux traitant de l’ordre public, de politique publique, d’insolvabilité, des droits du consommateur, d’emploi ou de propriété intellectuelle – peuvent être soumis à l’arbitrage. Un score de 0,5 est attribué si la réponse est positive ; le score est nul (0) si la réponse est négative. 

•  Exécution des clauses ou accords d’arbitrage valides par les tribunaux locaux dans plus de 50 % des cas. Un score de 0,5 est attribué dans l’affirmative ; à défaut, le score est nul (0).

•  Reconnaissance des procédures volontaires de médiation, de conciliation ou des deux en tant que moyen valide de règlement des litiges commerciaux. Un score de 0,5 est attribué dans l’affirmative ; à défaut, le score est nul (0).

•  Existence d’un texte de loi consolidé ou d’un chapitre/section consolidé du code de procédure civile régissant les procédures volontaires de médiation, de conciliation ou des deux et couvrant l’essentiel de leurs aspects. Un score de 0,5 est attribué dans l’affirmative ; à défaut, le score est nul (0).

•  Existence de mesures d’incitation financière encourageant les parties à tenter une médiation ou une conciliation (par exemple, remboursement des frais de dépôt, crédit au titre de l’impôt sur le revenu ou autre incitation financière si la médiation ou la conciliation aboutit). Un score de 0,5 est attribué dans l’affirmative ; à défaut, le score est nul (0).

L’indicateur va de 0 à 3, les valeurs les plus élevées étant associées à l’existence de dispositifs plus nombreux offrant des modes alternatifs de règlement des litiges. En Israël par exemple, les procédures d’arbitrage sont réglementées par une loi spécifique (score de 0,5), tous les litiges commerciaux considérés peuvent être soumis à arbitrage (score de 0,5), et les clauses d’arbitrage valides sont généralement exécutées par les tribunaux (score de 0,5). La médiation volontaire est reconnue en tant que mode de règlement des litiges commerciaux (score de 0,5), elle est réglementée par une loi spécifique (score de 0,5), et les frais de dépôt sont remboursés en partie si la procédure de médiation aboutit (score de 0,5). L’ajout de ces notes permet d’attribuer à Israël un score de 3 sur l’indice relatif aux modes alternatifs de règlement des litiges commerciaux.

Indicateur relatif à la qualité des procédures judiciaires

L’indicateur de qualité des procédures judiciaires est la somme des notes attribuées au titre des indicateurs de structure des tribunaux et procédures judiciaires, de gestion des affaires, d’automatisation du système judiciaire et de modes alternatifs de règlement des litiges. L’indicateur va de 0 à 18, les valeurs les plus élevées correspondant à une qualité et une efficience croissante des procédures judiciaires.

Réformes

Chaque année, l’indicateur sur l’exécution des contrats recense les changements relatifs à la qualité et l'efficacité du système judiciaire. Afin de reconnaître la mise en œuvre de changements importants, tous changements ayant eu un impact significatif sur les données, sont considérés comme des reformes et sont publiées dans la section de l’étude intitulé « résumés des réformes de Doing Business en 2018/19 ». Il y a deux types de réformes : celles qui facilitent les affaires et celles qui les rendent plus difficile. L’indicateur sur l’exécution des contrats utilise trois critères pour reconnaître une réforme.

Premièrement, les modifications apportées aux lois et règlements qui ont eu un impact sur le score de l’indice relatif à la qualité du système judiciaire d’une économie. Cela inclut par exemple, les mesures introduisant le dépôt électronique de la plainte initiale, la création d’un tribunal ou une section commerciale ou encore l’introduction de systèmes dédiés à la résolution des petits litiges. Les changements affectant l’indice relatif à la qualité du système judiciaire, peuvent être considérés comme une réforme alors même qu’ils sont différents quant à leur ampleur et portée. Par exemple, la mise en œuvre d'un nouveau système de gestion électronique des dossiers à l'usage des juges et des avocats représente une réforme augmentant le score de l’indice de 2 points, alors que l’introduction d’incitations pour les parties à utiliser la médiation représente une réforme avec une augmentation du score sur l’indice de 0,5 point.

Deuxièmement, l’impact des modifications de données relatives aux temps et aux coûts pour régler un litige est mesuré en fonction du changement absolu sur le score global de l’ensemble des indicateurs, ainsi qu’en fonction du changement sur les écarts de scores relatifs. Selon la méthodologie de l’indicateur relatif à l’exécution des contrats – toute mise à jour de données entraînant une variation de 0,5 point ou plus du score et de 2% ou plus sur l'écart de score relatif de l’indicateur est considérée comme une réforme, sauf dans les cas où la modification résulte de l'indexation automatique des taxes officielles sur un indice de prix ou de salaire. (Pour plus de détails, voir le chapitre sur le score le classement de la facilité à faire des affaires). Une faible réduction des frais à payer ou des changements mineurs dans les indicateurs ayant un impact global inférieur à 0,5 point sur le score global ou à 2% sur l'écart du score de cet indicateur, ne sont pas considérées comme une réforme, justifiant une mention dans le résumé des réformes, mais seront quand même reflétés dans les données de cet indicateur.

Troisièmement, les changements législatifs d'une ampleur exceptionnelle tels que des révisions importantes des lois de procédure civile applicables, ou des lois d'exécution, qui devraient avoir un impact sur le temps et les coûts à l'avenir.

Les détails des données sur l’exécution des contrats peuvent être trouvés pour chaque économie sur http://www.doingbusiness.org. Cette méthodologie a été initialement développée par Djankov et d’autres (2003) et est adoptée ici avec plusieurs modifications. L'indice de la qualité des procédures judiciaires a été introduit dans Doing Business 2016. Les bonnes pratiques dans cet indice ont été développées sur la base de bonnes pratiques internationalement reconnues favorisant l'efficacité judiciaire.